top of page

Le succès des étudiants universitaires basés sur leur lieu de résidence



Contexte et motivation de la recherche


À l’été 2018, j’ai pris l’importante décision de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. Mon copain et moi avons emménagé ensemble dans une maison et le déménagement s’est fait avec l’aide de mes parents. Puis, quelques mois plus tard, j’ai pris la décision de retourner aux études afin d’obtenir une maitrise en sciences de l’information à l’Université d’Ottawa.


Mes amis et ma famille étaient heureux de mon nouvel objectif académique et m’encourageaient. Cependant, j’ai été submergée par une série de questions au sujet de mon lieu de résidence et de mes études post-secondaires : « Est-ce que je dois retourner vivre chez mes parents pour compléter mes études? Comment vais-je pouvoir travailler, payer la maison tout en étant aux études à temps plein? Comment vais-je concilier les études, les frais et l’entretien d’une maison? » Et surtout, « Ne penses-tu pas que tu réussirais mieux tes études si tu retournais chez tes parents? »


Bien que je sois fière de vous apprendre que je réussis bien à gérer une maison et ma vie étudiante, ces questions portent tout de même réflexion. En faisant une recherche préliminaire dans le domaine, j’ai été déçu d’apprendre que les recherches existantes à ce sujet sont peu nombreuses et ultimement non concluantes. Il est de mon avis qu’une recherche plus approfondie soit nécessaire afin de générer un rapport dédié à guider les étudiants post-secondaires dans leur choix d’habitation.


Questions de recherche et objectifs


À l’Université d’Ottawa, certain étudiants habitent dans la maison familiale tandis que d’autres font le choix d’emménager dans des résidences, des appartements ou des maisons (avec ou sans colocataires) pour poursuivre leurs études.


Malgré le fait que ces étudiants fréquentent les mêmes programmes, leur expérience respective de la vie universitaire est complètement différente.

La question qui brûle est donc la suivante : Est-ce-que le milieu où résident les étudiants est un facteur qui influence leur succès en classe? Si oui, est-ce que les étudiants qui habitent à la maison avec le soutien des membres de leur famille réussissent mieux que les étudiants qui quittent la maison pour poursuivre leurs études? Et finalement, quel est l’impact du lieu d’habitation sur la moyenne pondérée cumulative (MPC) des étudiants?


Par cette étude, réalisée à l’Université d’Ottawa avec des étudiants de première année, nous tenterons de répondre à ces questions. Grâce à cette analyse, nous espérons conseiller les futurs étudiants qui font face à ces importantes décisions lors de leur préparation universitaire. À première vue, nous prédisons que les étudiants qui habitent à la maison ont un certain avantage, puisque les étudiants qui habitent en dehors du nid familial doivent bien souvent travailler, subvenir à leurs besoins et prendre en charge les tâches ménagères, en autres. Même si les étudiants qui habitent encore à la maison peuvent avoir les mêmes responsabilités, ils bénéficient, plus souvent, du soutien de leurs parents ou d’autres membres de la famille, et ont donc plus de temps à consacrer à leurs études.


Courte revue de la littérature


Le lieu de résidence des étudiants post-secondaire affecte-il vraiment la performance académique de ceux-ci? Voici la question que plusieurs chercheurs ont tenté de répondre au cours des dernières décennies. Selon des articles de journaux et dissertations trouvés sur des bases de données telles que Web of Science, Scopus, LISTA, la bibliothèque de l’Université d’Ottawa et Google Scholar, menées par des universités et collèges nord-américains, la réponse à cette question est malheureusement très ambigüe et peu concluante.


Bien que les chercheurs, qui ont étudié le sujet, s’entendent à dire que le lieu de résidence des étudiants ait une incidence sur leur expérience post-secondaire, leurs opinions diffèrent au sujet de son impact sur les notes et le succès général des étudiants.

Voici quelques-uns des résultats qui ont été trouvé par des chercheurs nord-américains dans les dernières années :


- Les étudiants qui doivent voyager pour se rendre à leur lieu d’étude obtiennent de meilleures notes quand ils sont comparés aux étudiants qui habitent directement sur le campus (Balfour Simpson & Burnett, 2017).

- Les étudiants qui voyagent pour se rendre en classe ont un MCP plus élevé que ceux qui résident sur le terrain de l’université ou du collège (Balfour, 2013).

- Les étudiants qui habitent sur le campus de leur université ou collège s’adaptent mieux à la vie étudiante que les étudiants qui habitent hors campus, ce qui pourrait éventuellement influencer leur succès académique (Bélanger & Wardley, 2012).

- C’est finalement le montant de temps et d’énergie qu’investissent les étudiants dans leur expérience universitaire ou collégiale qui influencent leur succès académique (Balfour Simpson & Burnett, 2017).

- L’implication et la qualité de l’effort des étudiants envers leurs activités académiques influencent leur succès de façon plus concluante (Webber, Krylow & Zhang, 2013).

- C’est l’université ou le collège en tant que tel qui offre un environnent qui encourage le succès des étudiants, peu importe leur lieu de résidence (Garrard, 2006).

- Les étudiants qui vivent hors de la maison familiale et qui ont vécus des conflits continus avec leurs parents, reçoivent les notes les plus basses (Hunt, Krueger & Limberg, 2017)

- Les colocataires de races-mixtes ont une expérience universitaire ou collégiale moins positive, ce qui pourrait donc avoir un impact sur leur succès en classe (Trail, Shelton & West, 2009).


En fin de compte, il est difficile de déterminer quel genre d’influence le lieu de résidence des étudiants post-secondaire a sur la performance académique et la moyenne pondérée cumulative (MPC) de ceux-ci.

Dans cette brève revue de la littérature, les ressources et recherches qui existent sont peu concluantes, ambigües et se basent plutôt sur le temps de voyage des étudiants ou sur leur expérience à l’école. Il existe un manque flagrant de recherche sur le succès des étudiants qui habitent avec leurs parents ou membres de leur famille en comparaison avec ceux qui habitent par eux-mêmes ou avec des colocataires.



Méthodologie


Afin de répondre aux questions de recherche mentionnées plus tôt, cette étude sera menée à l’Université d’Ottawa avec les étudiants de première année vers la fin de leur deuxième semestre d’étude. Dans le but d’obtenir un taux de participation élevé de la part des étudiants, avec diverses expériences d’habitation, un sondage sera envoyé par courriel à tous ceux qui font partie de la population cible. Le questionnaire sera relativement court, afin d’assurer la bonne coopération des étudiants.


Ce questionnaire, qui aura été préalablement révisé et accepté par un comité de recherche étique, se composera de questions à choix multiples et de questions à réponse courte au sujet du lieu de résidence des étudiants et de leur succès académique à jour. Les étudiants qui se prêteront volontaire à l’étude auront une liste de questions à répondre tels que : « Où résidez-vous durant vos études? Quel est votre moyenne pondérée cumulative (MPC) globale? Quel lien pensez-vous qu’il y a entre votre habitation durant vos études et votre succès académique? » et même « Recevez-vous du soutien soit émotionnel, financier ou autre de vos parents ou membre de votre famille? »


Par cette recherche, nous tenterons de déterminer quel impact le lieu de résidence a sur le succès académique des étudiants et de quelle manière ces deux éléments sont reliés.

Bien qu’il serait idéal de mener cette recherche dans diverses universités et collèges canadiens et avec des étudiants de tous les niveaux, nous croyons que notre population cible représente un bon départ qui nous permettra de répondre aux questions qui nous sont présentés.


Une fois le projet de recherche accepté et révisé, nous avons l’intention de finaliser le sondage et de le faire parvenir aux étudiants au mois de septembre prochain. Ceci donnera la chance aux étudiants de compléter le questionnaire avec les résultats de leur première année et sans avoir à se soucier de leurs études ou examens. Après la participation des étudiants, qui auront environ deux semaines pour remplir le formulaire, nous nous allouons une période de deux mois pour compiler les résultats de notre étude et formuler notre dissertation finale. Le produit final sera finalement publié et accessible au public vers la mi-novembre ou le début décembre 2020.

168 views2 comments
bottom of page