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Les facteurs qui influencent la recherche en psychologie au Québec


Ayant fait mon baccalauréat en psychologie et étant très intéressée par la recherche scientifique, mon projet de recherche combine ces deux intérêts. Lors de mes études, j’ai remarqué que les grandes recherches qui ont façonnées la psychologie actuelle et qui ont eu un impact immense sur le domaine ont été effectuées par des hommes. Mon projet de recherche ce concentre donc sur la recherche en psychologie ainsi que le genre des chercheurs qui les effectuent. Est-ce que la proportion plus élevée de femmes chez les étudiants et la quasi-parité du genre des professeurs se reflète dans les impacts des recherches actuelles? Est-ce qu’il y a une différence d’impact des recherches entre les différents genres des chercheurs en psychologie? Ou est-ce d’autres facteurs sous-jacents, outre le genre, comme la grandeur du département, la grandeur de l’université, la somme des subventions obtenues ou encore le rang de professeur, pourraient être différent entre les genres?



Nous nous concentrerons plus spécifiquement sur les professeurs en psychologie du Québec, puisqu’il s’agit d’une situation particulière. En effet, la province est un territoire francophone dans un pays et un continent majoritairement anglophone. Les spécialistes de cette région peuvent donc publier leurs recherches soit en anglais ou en français. Est-ce qu’il y a une différence de fréquence de publication d’articles scientifiques entre les genres (est-ce que les femmes publient plus en français et les hommes plus en anglais ou vice-versa)? Et est-ce que cette particularité pourrait affecter l’impact de leur recherche ?


Dans le cadre des études universitaires, la théorie du «leaking pipeline» décrit que les femmes, lorsque les études deviennent plus poussées, sont de moins en moins présentes dans ces sphères. Or, les femmes sont celles qui font le plus inscrites dans des programmes en psychologie au Canada, même au doctorat! La situation de la psychologie est donc particulière au sein de la recherche scientifique.


En général dans le milieu universitaire, les femmes sont plus présentes au baccalauréat et à la maîtrise, mais beaucoup moins au doctorat. En psychologie, au contraire, les femmes représentent la majorité des étudiants, même au doctorat!

La présente recherche sera donc une étude bibliométrique et se concentrera sur les recherches scientifiques produites par tous chercheurs affiliés à un département de psychologie au Québec. Il s’agit d’une recherche qui est importante puisqu’aucune dans le genre n’a été effectuée et en étant aussi exhaustive sur la psychologie dans un contexte de recherche bilingue.


Plus spécifiquement, nos questions de recherche sont : est-ce qu’il y a une différence d’impact des recherches entre les différents genres des chercheurs en psychologie? Ou est-ce d’autres facteurs sous-jacents, outre le genre, comme la grandeur du département, la grandeur de l’université, la somme des subventions obtenues ou encore le rang de professeur, pourraient mieux expliquer les possibles différences entre les genres? De plus, s’il y a une différence entre les genres sur la productivité et l’impact des recherches et si les autres variables compilées ont contrôlées, est-ce que la possible différence persiste?


Les variables qui seront observées sont le rang du professeur, le champ de spécialisation, la grandeur du département et de l’université dans lequel le chercheur évolue, l’âge de la carrière (c’est-à-dire depuis combien de d’années le professeur publie des articles dans des journaux scientifiques), le champ de spécialisation ainsi que la quantité de fonds de la part du gouvernement qu’il ou elle reçoit.


Les données associées à la productivité et l’impact de la recherche seront le nombre d’articles publiés en français, en anglais, le rang du chercheur dans la liste d’auteurs ainsi que le nombre de citation d’articles scientifiques publiés. Ces données seront recueillies grâce à Web of Science, PsycInfo et Scopus. Ces bases de données seront utilisées pour pouvoir retracer le plus d'articles en psychologie et en français disponible. Les données des professeurs seront obtenues sur les sites internet des différents départements de psychologie des universités.



Plusieurs analyses seront effectuées afin de savoir si des différences existent entre les genres et si elles persistent si d’autres variables sont contrôlées. Pour ce faire, plusieurs tests seront réalisés, comprenant notamment des tests t, khi-carré, ANOVA et des analyses multivariées. La méthodologie et les analyses qui seront effectuées au cours de la présente étude se fonde sur les articles de Mayer et Rathmann (2018) et de Larivière et al. (2011).


Il est difficile de prédire les résultats qui seront obtenus puisqu’il n’y a pas de consensus au sein des études antérieures. La plupart des recherches étudient des variables différentes. Par contre, dans la majorité des cas, une différence de production d’articles scientifique entre les genres est observée (par exemple, D’Amico et al., 2011). Mais les résultats de d'autres variables étudiées, comme ceux de la position des chercheurs dans les listes d'auteurs ne concordent pas. Par exemple, l'étude de González-Álvarez & Cervera-Crespo (2019) conclue qu'il n'y a pas de différence entre les genres comme premier auteur d'articles scientifiques chez les chercheurs en psychologie, alors que l'étude de Barrios et al. (2013) trouve une différence significative.

Dans plusieurs articles lorsqu’une différence est observée entre les genres, il y a présence de d’autres variables connexes qui peuvent mieux expliquer les différences, mais ces facteurs varient d'une étude à l'autre (par exemple, D’Amico et al., 2011 ou Guyer & Fidell, 1973). De plus, d’autres mesures de productivité et d’impact, comme le nombre de citations ne sont pas constamment étudiées. Il est donc difficile de prévoir les résultats qui seront recueillis, puisque les précédentes études ne concordent pas. Il est donc d'autant plus important d'effectuer cette recherche afin de déterminer si le genre a réellement une incidence sur la productivité et l’impact des recherches en psychologie au Québec pour mieux cerner les facteurs qui peuvent influencer la recherche universitaire.

La première phase du projet consistera donc à rassembler les données des professeurs de psychologie au Québec sur les sites internet des universités québécoises. La deuxième sera de rassembler les informations concernant la productivité et l’impact des études des chercheurs grâce aux bases de données sélectionnées. En troisième lieu, les analyses statistiques seront effectuées. Finalement, le projet sera rédigé et envoyé à des fins de publications dans divers journaux scientifiques.

Bref, mon projet de recherche tentera de répondre à la question : est-ce qu'il y a des différences qui peuvent être observées entre les genres dans la productivité et les impacts en psychologie au Québec? Si oui, est-ce que d'autres variables connexes peuvent mieux expliquer les possibles différences et est-ce que ces différences persistent si les variables connexes sont contrôlées?


Si vous avez des commentaires concernant le projet de recherche, n’hésitez pas à m’en faire part!

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