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  • Julie

Enquête en milieu carcéral

La place des bibliothèques dans la vie carcérale. Une étude portant sur le droit d’accès à l’information dans les prisons : comparaison entre les prisons canadiennes et françaises.




Dans les prisons, les structures d’informations telles que les bibliothèques ont pour rôle de promouvoir activement l’alphabétisation en tant que continuum de l’apprentissage pour permettre aux personnes incarcérées d’acquérir des connaissances, de développer leur capacité intellectuelle, d’atteindre des objectifs et de participer pleinement à la société une fois libres.

Pourquoi ce sujet?



L’idée de cette étude est née d’un certain nombre de facteurs convergents. En effet, tout le monde reconnait l’importance de la bibliothèque publique dont les missions principales sont de favoriser l’accès à l’information et aux ressources documentaires sur tous supports à toutes les personnes. Ceci me renvoie à la question suivante : Peut on considérer qu’une bibliothèque carcérale a les mêmes fonctions que celle dite publique?

Car effectivement, si on considère que les prisonniers sont des citoyens, donc ils ont les mêmes droits que tout les hommes, excepté celui de circuler librement. Dès lors, l’accès pour tous à l’information et à la culture reste un vrai défit face aux sphères sociétales. Dans les milieux spécialisés comme les prisons, l’accès à l’information peut être perçu comme un luxe pour les détenus. C'est dans ce contexte que Landreville (1976) disait que l'amélioration des conditions de détention et la reconnaissance des droits des détenus sont devenues essentiels. Ainsi, les associations qui militent pour les droits de l’homme ont souvent tiré la sonnette d’alarme pour rappeler au monde entier que les détenus sont des personnes et qu’il ne faut pas bafouer leurs droits.

Question et objectif de recherche


Cette étude a pour objectif de scruter le rôle des bibliothèques carcérales afin de déterminer si les institutions gouvernementales du Canada et de la France déploient suffisamment de moyens pour permettre aux prisonniers d’accéder à l’information. En effet nous voulons faire une comparaison des services et moyens entrepris dans les bibliothèques carcérales afin de voir quel est le modèle le plus fidèle au respect des droits de l’homme.

Cadre théorique


Notre étude s'appuie sur deux modèles qui déterminent la vision des bibliothèques carcérales au Canada et en France.


Le modèle canadien


La bibliothécaire Nason (1981) a constaté que la surpopulation carcérale et l'oisiveté qui règne dans les prisons induisent que l'accès aux livres et à la bibliothèque doit être une des clés pour améliorer la prise en charge des détenus et permettre la réussite de leur réinsertion. En effet durant la vie carcérale, les détenus doivent pouvoir s'instruire afin de se préparer à l'éventuel retour à la société; d'ou l'importance d'avoir à leur disposition une bibliothèque avec un riche fonds documentaire.


Le modèle français


Selon Belet et Pujol (2008), la bibliothèque carcérale doit avoir la même posture que celle de la ville dans toutes ses dimensions (lieu de culture, de loisir, d’information et surtout d’apprentissage). Seulement, force est de constater que les bibliothèques carcérales françaises accusent un retard considérable quant à la qualité du service. En effet, Bürki (2013) soutient que la bibliothèque carcérale est non seulement le lieu culturel de la prison, mais l’une des rares activités qui y existent de façon régulière. Alors paradoxalement, le manque de bibliothécaire, l’exiguïté du local de la bibliothèque et la complexité de l’implication des différentes collectivités territoriales rendent l'existence de la bibliothèque presque impossible.


Méthodologie



J'ai choisi la méthode d’enquête mixte; c'est à dire l'approche quantitative à partir d'un questionnaire et l'approche qualitative à partir de trois guides d'entretien. Cette approche m'a permis de recueillir des données pour quantifier les résultats de l’enquête, mais aussi à travers les guides, j'ai pu mettre le doigt sur les maux de l'univers des bibliothèques carcérales.


1. Questionnaire


Le questionnaire est l’outil sur lequel nous avons le plus insisté car il constitue la voie par laquelle nous touchons la plus importante partie de la population ciblée pour la récolte d'un maximum de données. En effet ce questionnaire s'adresse aux seize prisons ciblées dans les deux pays grâce à leur forte population.

Il compte trente-cinq questions et est structuré en trois parties :

1) Le préambule dans lequel nous nous sommes brièvement présentés et ensuite avons exposé le thème de l’étude et les objectifs visés. Cette partie comporte cinq questions.

2) L’identification qui consiste à dégager le profil des détenus, et leurs caractéristiques. Cette partie compte dix questions fermées.

3) Les pratiques de lecture: C'est l’étape qui constitue la dernière partie du questionnaire et qui comporte des questions essentielles pour lesquelles des réponses exactes étaient attendues. Cette dernière partie comporte vingt questions.

En sommes, nous avons envoyé 200 formulaires par prison sélectionnée, ce qui nous fait en tout 32000 formulaires décortiqués durant le dépouillement et l'analyse des données.


2. Guides d'entretien


Les guides d’entretien ont constitué un moyen déterminant de collecte de données. En effet trois différents guides ont été élaborés pour trois différentes cibles.

- le gestionnaire de la bibliothèque (bénévoles, professionnel, détenus). Nous voulons par ce biais connaitre les intérêts des lecteurs, et aussi savoir le profil de la personnes qui s'occupe de la bibliothèque.

- les administrateurs pénitenciers: l’intérêt de ce formulaire est de déterminer les ressources mis sur place pour l’existence et le développement de la bibliothèque.

- Vingt lecteurs choisis de façon ciblée par la personne qui s’occupe de la bibliothèque. Nous voulons déterminer les besoins réels des usagers de la bibliothèque en terme de fonds documentaire et en terme d'activités culturelles autour du livre.

Chronologie


Plusieurs taches ont été définies pour la bonne marche du projet. En effet cette enquête a commencé au mois de Juin 2019 et s’est terminée en Janvier 2020; mais certaines taches ont été fait au préalable.

Nous avons commencé à faire des recherches documentaires sur notre sujet dés le début le mois de janvier. Ainsi dés le 2 Mars 2019, nous avons introduit la demande d’approbation du CER au niveau de l’université d’Ottawa. Ce procédé s’échelonne habituellement entre quatre à huit semaines c'est pourquoi nous avons jugé bon de le faire plutôt afin de prévoir une marge de manœuvre pour pouvoir se réajuster au cas où la demande ne serait pas approuvée.

Ensuite, il nous fallait trouver au niveau des administrations carcérales des autorisations d’accès nécessaires pour introduire le questionnaire et aussi pour accéder aux prisons canadiennes pour les entrevues. Dès lors, il fallait déjà établir une date d'entrevue pour chaque prison et introduire les demandes d’autorisations au courant du mois de Mars.

Après la réception de l’approbation du CER et de l’accord de toutes les demandes d’accès aux prisons durant le mois de Mai, nous avons procéder à l’envoi du questionnaire par courrier postal à la mi- mai en tenant compte des deux semaines de délais de réception.

L‘admission du questionnaire au sein de toutes les seize prisons a été fait progressivement durant le mois de juin. Nous avons fait le retrait de tout les formulaires remplis en début août et les entretiens dans les prisons ont débuté au courant du mois de septembre.

L’analyse des données, quant à elle, a commencé au mois d’octobre pour finir au mois de décembre. Nous avons pris un mois entier pour la rédaction de l’étude afin de la publier dès le mois de Janvier dans des revues et plateformes bien ciblés.

Cf : le diagramme de Gant


Qui sommes nous?


Je travaille essentiellement avec une collaboratrice basée en France. C'est une chercheuses qui travaille à l'université Jean Moulin de Lyon III. Elle s'est occupé de toute la partie administration et retrait du questionnaire dans les prisons françaises. Notre collaboration a commencé sur ce projet et j’espère pouvoir travailler avec elle sur d'autres.



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